Literatūra ISSN 0258-0802 eISSN 1648-1143

2022, Priedas, pp. 154–165 DOI: https://doi.org/10.15388/Litera.2022.64.4.11

La réception italienne d’André Malraux et de Romain Gary

Marilena Genovese
PHD in French Literature
Department of Linguistic, literary, historical, philosophical and legal studies (DISTU)
Viterbo University
m.genoves@unitus.it

Résumé. Cette étude porte sur la réception italienne des œuvres d’André Malraux et de Romain Gary à compter de leur première introduction en Italie jusqu’à leur dernier développement. L’un des buts de l’analyse est de réaliser une synthèse de l’ensemble des publications qui leur sont consacrés et de mettre à disposition du lecteur les résultats des documents repérés. L’autre but est de mesurer l’intérêt porté à ces deux écrivains (dont le parcours existentiel présente bien des convergences), qui a changé au fil du temps à cause des contextes historiques très différents dans lesquels leurs écrits ont été lus.
Mots-clés: réception, critique universitaire, traductions, articles de presse, revues littéraires.

André Malraux and Roman Gary’s Italian Reception

Summary. This study focuses on André Malraux and Romain Gary’s Italian reception from their first introduction in Italy until today. One of the goals of the analysis is to synthesize all the publications devoted to them and to make the results of the identified work available to the readers. The other goal is to measure the interest shown in these two writers (whose existential choice presents many convergences) which has changed during the years because of the different historical contexts in which their writings have been read.
Keywords: reception theory, university studies, translations, newspaper articles, literary reviews.

André Malraux ir Romaino Gary recepcija Italijoje

Anotacija. Straipsnyje nagrinėjama André Malraux ir Romaino Gary kūrinių recepcija Italijoje nuo pirmųjų kūrinių pasirodymo iki paskutinių jų apraiškų. Vienas iš analizės tikslų – susintetinti abiem rašytojams skirtų publikacijų visumą ir pateikti išanalizuotų dokumentų rezultatus. Kitas tikslas – aptarti Italijoje André Malraux ir Romainui Gary (jų gyvenimo kelias pasižymi ne viena paralele) skirtą dėmesį, nes jis laikui bėgant keitėsi, priklausomai nuo labai skirtingo istorinio konteksto, kuriame buvo skaitomi abiejų rašytojų kūriniai.
Reikšminiai žodžiai: recepcija, universitetinė kritika, vertimai, spaudos straipsniai, literatūriniai žurnalai.

__________

Received: 14/03/2022. Accepted: 13/06/2022.
Copyright © Marilena Genovese, 2022. Published by Vilnius University Press.
This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited.

1. Introduction

Cette étude se propose de faire le bilan de la réception de l’œuvre d’André Malraux et de Romain Gary en Italie et d’analyser les interprétations auxquelles elles ont donné lieu dans la culture et la critique italiennes pendant leur vivant et après leur mort.

Il s’agit bien évidemment d’une analyse qui s’inscrit tant dans le domaine de la littérature française que de la réception littéraire1, qui s’avère d’autant plus intéressante puisque qu’elle concerne deux grands écrivains français, dont les textes renvoient aux événements, aux conflits sociaux et idéologiques qui ont marqué le XXe siècle.

L’objectif de ce travail n’est pas exclusivement de répondre à des questions telles que: quels textes de Malraux et de Gary a-t-on édités en Italie? pourquoi à tel moment? qui les a édités?, mais d’essayer de comprendre pourquoi ils ont connu/ou ils n’ont pas connu de succès.

Pour bien mener notre recherche nous avons établi un corpus de publications que nous espérons avoir rendu aussi exhaustif que possible. Ce corpus comprend les traductions réalisées, les articles de presse, les revues littéraires et la réception faite par la critique universitaire.

2. André Malraux, un auteur à succès un peu oublié

On ne peut pas parler de la réception d’André Malraux en Italie sans mentionner Malraux e la critica italiana2 de Claudio Vinti, publié en 1978, deux ans après la mort de l’auteur. De cet essai, qui représente une première tentative de dresser un bilan de sa présence auprès du public italien, il n’en reste que deux copies qui sont consultables à la bibliothèque municipale de Rossano, un petit village dans le sud de l’Italie, et à la bibliothèque municipale Gugliemo Marconi de Rome, dans le Fond Spécialisé Luigi de Nardis.

L’essai de Vinti et ses observations nous ont servi de guide dans le travail de mise en place d’une bibliographie critique et dans l’individuations de trois périodes dans la réception de l’auteur: réception immédiate par les intellectuels de gauche (les années ’20 et ’40), réception élargie, liée aux travaux académiques et aux traductions (les années ’50 et ’70) et réception réduite (depuis les années ’80 jusqu’à présent).

Dès premières pages de son essai, Vinti définit Malraux un témoin sui generis de son époque puisque face à l’idéologie de l’occident, défendue par l’Action française, il évoque dans l’essai La Tentation de l’Occident (1926) la crise de l’Europe et de ses valeurs.

Il souligne en même temps que l’Italie, contrairement aux autres pays européens, avait de graves lacunes à combler dans les études sur l’écrivain, et que tracer l’histoire de la critique italienne à son sujet signifiait s’interroger aussi sur les cause de ce silence, à peine rompu par quelques publications.

En effet, c’est seulement à la fin de la seconde guerre mondiale qu’on commence à connaître mieux Malraux, à cause de son aversion pour l’idéologie fasciste qui explique l’ influence très limitée qu’il a eu pendant longtemps3.

Parmi les livres interdit par Mussolini on compte Les Conquérants (1928) qui ne furent pas apprécié dans l’Italie fasciste. Le roman, dont l’histoire se déroule en 1925 durant la révolution chinoise, fit beaucoup de bruit à cause de son héros, Pierre Garin, en qui s’unissaient “l’aptitude à l’action, la culture et la lucidité”4.

Il faudra attendre le 1947 pour avoir la première traduction de l’œuvre, publiée aux éditions Mondadori, l’une des maisons d’édition qui avait beaucoup souffert à cause de la censure5.

Par contre, dans les mêmes années ‘20, Malraux fut valorisé par la gauche italienne6. Considéré comme un symbole de la lutte contre les régimes totalitaires il “fut perçu avant tout comme le chef de file de la gauche antifasciste européenne”7 et son œuvre commence à être commentée par les revues spécialisées qui, si l’on excepte le jugement de Leo Ferrero, lui réservent un accueil très favorable.

C’est le cas de la revue internationale et européenne ‘900. Cahiers d’Italie et d’Europe (1926-1929), fondée par Massimo Bontempelli8 et rédigée en français, qui publie en 1927 la version en français de l’ Écrit pour un ours en peluche, un fragment de l’ensemble inachevé connu sous le titre Écrit pour une idole à trompe, “qui n’a jamais été publié en volume”9.

C’est toujours en 1927 qu’ Eugenio Montale écrit un compte rendu de La Tentation de l’Occident dans la revue milanaise Il Convegno, dont il dirigea pendant quelque temps la rubrique consacrée  à la littérature française. Dans cette analyse critique, qui peut être considérée comme la première étude dédiée au romancier, Malraux y est présenté comme un “jeune homme doué de génie” (“un giovane di vero ingegno”)10.

Dans les années ’30, le compte-rendu de La Voie Royale par Leo Ferrero, qui trouve une place dans la revue florentine philo-française Solaria11, dresse un portrait peu élogieux de l’auteur et de cette œuvre. L’écrivain et dramaturge italien, après avoir décrit le texte comme un roman d’aventure sans intrigue, linéaire et avec peu de personnages (“il n’y a qu’un personnage dans ce roman: Malraux”), se pose la question sur le succès connu auprès du public italien et il en conclut qu’il faut le chercher dans le personnage Malraux, rebelle et révolutionnaire: “Claude, c’est Malraux tel qu’il est, Perken, c’est Malraux tel qu’il aimerait être”, deux hommes animés, comme Nietzsche, par la volonté de puissance12.

D’un ton tout à fait différent, les articles de Nicola Chiaromonte13, Idée e figure di André Malraux14, André Malraux et la Condition humaine15 et Malraux and the demons of action16, vont plus loin parce qu’ils trouvent à la base des romans de l’auteur non pas une trajectoire existentielle mythomane, mais l’opposition à l’absurdité du monde et la volonté de retrouver, à travers le combat et l’engagement, la plus haute valeur de l’homme: la dignité17.

En 1934, Guido Piovene, en publiant son article André Malraux, Premio Goncourt18, analyse et rend hommage aux trois romans Les Conquérants, La Voie Royale et La Condition humaine. C’est la consécration italienne de Malraux.

A ces années remontent aussi la première traduction de La Condition humaine aux éditions Bompiani, en 1934, et de Le temps du mépris aux éditions Eclettica, en 1945.

Une fois la guerre terminée, l’effervescence intellectuelle et politique se traduit par une forte vitalité éditoriale, visant à gagner le public italien à la culture et participer au remodelage moral et intellectuel du pays, en s’ouvrant largement aux productions étrangères.

La rencontre de Malraux avec le public italien se fait principalement par le biais des traductions de ses romans et, encore une fois, surtout à travers la maison d’édition Bompiani.

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Image 1. La Condition humaine, Bompiani, 1934

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Image 2. Le temps du mépris, Eclettica, 1945

Fondée à Milan, dans les années ‘20, par Valentino Bompiani, elle occupa sur la scène éditoriale italienne une position particulière, liée à la réputation de son fondateur, dont les initiatives furent souvent le fruit de la compromission avec le régime. Les subventions de l’Etat, qui constituaient une garantie économique “non négligeable”19, lui firent gagner quand même quelque liberté et lui permirent le lancement de la collection Letteraria qui accueillait Moravia, Vittorini et Malraux.

La Condition humaine demeure le roman le plus lu: 10 éditions (Bompiani: 1956, 1968, 1972, 1974, 1975, 1976, 1977; Club degli editori: 1958, 1976 et Garzanti: 1967), suivi de L’Espoir (Mondadori:1956, 1962, 1970, 1971), Les Conquérants (Mondadori: 1954, 1966, 1977), La voie royale (Mondadori: 1952, 1971, 1974), les Antimémoires (Bompiani: 1968 et Sansoni: 1970) et La Tentation de l’Occident (Mondadori: 1955).

Cette redécouverte est encouragée aussi par les travaux académiques de Giovanni Bianca, L’estetica di Malraux: un dramma senza soluzione20, et de Giovanni Riccioli, André Malraux21, mais surtout par l’essai Le opere giovanili di Andre Malraux22 d’ Enea Balmas, qui jette un premier regard sur les écrits de jeunesse de l’écrivain: de Mobilités23, dont on connaissait peu l’existence, à Journal d’un pompier du jeu de massacre24, à L’expédition d’Ispahan25: textes de littérature, articles et comptes-rendus qui forment un portrait composite de l’auteur. Le but était d’aller au-delà de l’ interprétation abusivement généralisée de professeur d’énergie qui marquait déjà son œuvre26.

Dans ces décennies, la présence de Malraux dans la vie culturelle italienne est constante, mais quand même modeste27, probablement pour deux raisons, dont la première est l’adhésion au gaullisme, qui fut mal vue par le monde politique et culturel italien. On sait bien, d’autre part, que:

la montée au pouvoir de De Gaulle en 1958 fut considérée par la plupart du monde politique italien dangereuse pour la stabilité de la démocratie française […] l’expérience de la dictature fasciste avait rendu la classe dirigeante italienne ennemie de chaque forme de personnalisation de la politique28 [Notre traduction].

La deuxième raison est purement culturelle. S’il est vrai que les rapports entre la France et l’Italie sont persistants et que Paris demeure une étape initiatique dans le parcours de nombreux écrivains italiens, les nouvelles générations accordent un intérêts particulier aux avant-gardes françaises. En 1967, Calvino s’installe dans le XIV arrondissement et fréquente Raymond Queneau et Georges Perec. Quant à Umberto Eco, il fait partie du mouvement artistique le Gruppo 63, qui s’inspire des auteurs du Nouveau Roman, “tels que Butor, Alain Robbe-Grillet et Nathalie Sarraute”29.

À partir des années ’80, malgré la retraduction de certains de ses romans30, Malraux semble un peu tombé dans l’oubli, même dans le monde académique, qui lui a consacré seulement un ouvrage collectif: les Actes du colloque international de Rome, en 2003, publiés aux éditions Aracne, sous le titre André Malraux entre imaginaire et engagement politique, avec des analyses critiques sur le style et l’univers narratif de l’auteur. La rencontre, qui a réuni à côté des spécialistes français, des universitaires et des critiques italiens, avait le but d’explorer les voies fécondes inaugurées par cet écrivain anticonformiste et de dissiper préjugés et malentendus31.

Parmi les contributions, il y a ceux qui visent à mettre en perspective le thème de l’exotisme (Au pays moï: Mayrena et Malraux de Jean-Claude Larrat), ceux qui analysent la valeur symbolique de l’espace (Stratégies de l’espace de Gianfranco Rubino) et ceux qui s’interrogent sur les transformations conséquentes au contact de deux civilisations, l’Orient et l’Occident, source d’inspiration dès La Tentation de l’Occident (La confrontation avec l’Orient de Sandra Teroni).

En 1982, Claudio Vinti lui rend hommage encore une fois avec l’article Malraux en Italie. Esquisse d’une bibliographie, publié dans la revue Mélanges Malraux Miscellany32. Il a été suivi par Giuliana Costa Colajanni avec Malraux e l’ideologia dei Conquérants et l’essai Avventura, storia, miti sociali: quattro saggi sui Conquérants di Malraux, publié aux éditions Sellerio33.

Par contre, la retraduction de La Condition humaine par l’éditeur Bompiani, en 2018, a provoqué un grand bruit médiatique. Elle a été très critiquée sur plusieurs point par Pierluigi Pellini, dans l’article Enfasi e destino paru dans Il Manifesto34. Le journaliste ne s’est pas borné simplement à dénoncer les fautes commises par la traductrice, Stefania Ricciardi, mais il a critiqué le manque d’une présentation critique pour un roman qu’il a défini un peu vieilli et oublié et la campagne de promotion basée sur l’écrivain Andrea Camilleri, le père du commissaire Montalbano, qui s’est présenté comme un fervent admirateur du romancier.

Arrivé à ce point, il faut se demander quels sont les causes de cette baisse de popularité. L’image stéréotypée de l’auteur, défenseur des peuples opprimés, a joué un rôle déterminant en Italie. Son parcours éclatant - il est l’un des premier à dénoncer la menace nazi et, après la guerre, le stalinisme - relègue au second plan ses romans, comme si ceux-ci s’avéraient sans importance et sans qualité. Et c’est cette idée qu’on s’était fait de lui qui peut-être contribua à ralentir la réception de son œuvre, après les années obscurs de la première moitié du XX siècle:

Son œuvre, c’est sa vie, écrivait Mauriac en évoquant André Malraux. Effectivement, ses romans sont indissociables de son expérience et de sa vie. L’aventure indochinoise est à l’origine de La Condition humaine; son engagement antifasciste à la source de L’Espoir. S’ajoute à cela une transposition de l’expérience quasiment concomitante des évènements rapportés35.

Les articles publiés dans la presse attestent la persistance de cette représentation de l’écrivain-ministre aux grands exploits36, aux contours légendaires37, qui aimait faire parler de soi38.

Et c’est encore cette figure qui émerge d’ un joli livre qui dévoile le coté quotidien de certains écrivains français devenus célèbres, Mestieri di scrittori de Daria Galateria qui, dans le bref chapitre intitulé André Malraux, évoque la condamnation infligée à l’auteur pour avoir volé un temple cambodgien dans les années 20, l’engagement espagnol, la participation à la Seconde guerre mondiale, la rencontre avec De Gaulle et la charge de ministre dans les années 1960:

Pendant la seconde guerre mondiale, Malraux, à la tête de la brigade Alsace-Lorraine, et connu par la Résistance sous le nom de colonel Berger, suscite l’intérêt de De Gaulle […] en août 1945, il reçoit le premier coup de téléphone […]. Malraux, qui dans le passé l’avait défini fasciste, se précipite. Le 21 novembre on lui propose le ministère de l’Information39.

Encore une fois les détails piquants et/ou mémorables de sa vie privée sont actualisés au détriment du narrateur.

3. Le moment italien de Romain Gary

Comme Malraux, Romain Gary a participé activement à l’histoire du XX siècle. Engagé en 1938 dans l’armée de l’air, il refuse l’armistice de Pétain et continue sa lutte dans l’escadrille de bombardiers de la France libre.  Compagnon de la Libération et «gaulliste inconditionnel», comme il avoua ouvertement, il est diplomate jusqu’au 1961, quand il décide de quitter sa carrière pour se consacrer uniquement à l’écriture. Ces expériences ont nourri au fil des pages une œuvre où resonnent à la fois les événements liés à la seconde guerre mondiale (La promesse de l’aube et Éducation européenne), à la guerre de Corée (Les clowns lyriques), à l’anarchisme terroriste (Lady L.), à la bombe atomique (La tête coupable) et à l’extermination naziste (La danse de Gengis Cohn)40. Cependant, contrairement à Malraux, la popularité de l’écrivain auprès du public italien a été l’objet d’une évolution lente mais importante.

Un an après sa publication, le roman Éducation européenne reçoit en Italie un bon accueil pour l’optimisme et le sentiment de fraternité qui circulent dans le contexte de détresse générale qui constitue la toile de fond du livre.

La traduction en 1946 est réalisée par l’éditeur Mondadori sous le titre Formiche a Stalingrado. Ce choix se justifie en fonction de l’idée, exprimée dans les dernières lignes du roman, que les hommes s’agitent sans cesse comme des fourmis. Ils portent, infatigablement, chacune sa brindille et c’est pour cette raison que l’état du monde et de l’humanité rend nécessaire l’esprit de résistance:

Depuis combien de millénaires peinent-elles ainsi, et combien de millénaires lui faudra-t-il peiner encore, à cette race ridicule, tragique et inlassable ? [...] Le monde où souffrent et meurent les hommes est le même que celui où souffrent et meurent les fourmis: un monde cruel et incompréhensible, où la seule chose qui compte est de porter toujours plus loin une brindille absurde, un fétu de paille, toujours plus loin, à la sueur de son front et au prix de ses larmes de sang, toujours plus loin! sans jamais s’arrêter pour souffler ou pour demander pourquoi41.

Le livre a été traduit par le même éditeur à quatre reprises dans les années 1967, 1976, 1980, 1987 et en 1969 par l’éditeur Japigia.

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Image 3. Éducation européenne, Mondadori, 1946

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Image 4. Éducation européenne, Japigia, 1969

Les autres romans de Gary traduit à cette époque sont: Les racines du ciel, publié par Cino del Duca en 1958, La vie devant soi, Gros-Câlin (Cocco mio) et L’angoisse du roi Salomon, publiés sous pseudonyme aux éditions Rizzoli respectivement en 1975, 1979 et en 1981, Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, aux mêmes éditions en 1976, et Vie et mort d’Emile Ajar, en 1983, aux éditions SSLMIT, sous le nom Romain Gary.

Après cette première phase de découverte, l’oubli dans lequel tombe son œuvre pour presque vingt ans, s’explique, probablement, par le fait que l’Italie, au niveau même du lecteur moyen, n’était pas encore prête à accueillir un univers narratif dense de thèmes brûlants tels que la question de l’immigration, de la tolérance religieuse, de la dégradation des banlieues, de la clandestinité ou  la question encore à résoudre de l’intégration raciale.

C’est seulement à partir des années ’20 que Gary rencontre le véritable succès. La diffusion de son œuvre est liée à Neri Pozza, une maison d’édition généraliste créée à Vicence en 1946, par un partisan, écrivain et collectionneur d’art contemporain42.

Après les décennies ’50 et ’60, dédiées au lancement d’auteurs américains et italiens comme Whitman, James, Melville, Montale et Carlo Emilio Gadda, dans les années 2000 Neri Pozza, sous la nouvelle direction de Giuseppe Russo43, s’est ouverte à la littérature internationale et à ses auteurs, y compris Romain Gary.

La publication de ses romans est, donc, strictement contemporaine: elle va de la traduction de Pseudo (2004, 2019) jusqu’à la traduction du roman Le vin des morts, en 2021, en passant par: La vie devant soi (2005, 2008, 2009, 2015, 2017, 2018, 2019)44, Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable (2008), Chien blanc (2009), Les racines du ciel (2009, 2017, 2019), Gros-Câlin (Mio caro pitone: 2010), La nuit sera calme (2011), Une page d’histoire et autres nouvelles (2014), Vie et mort d’Emile Ajar (2016), Les cerfs-volants (2017, 2018, 2019), Adieu Gary Cooper (2018), Les oiseaux vont mourir au Pérou (2019), Le sens de la vie (2020).

Comme nous n’avons pas eu la chance qu’une maison d’édition nous ait ouvert ses archives, nous ne connaissons pas le tirage exacte des livres vendus. Quand même, nous savons à propos de La vie devant soi que ce roman lors de sa première publication en 2005 s’est vendu à 60.000 exemplaires et qu’il a été réimprimé bien 22 fois45.

Ce regard porté sur Gary à partir des années 2000 a fait couler beaucoup d’encre dans les journaux46, qui restituent l’image globalisante de l’artiste-caméléon, capable d’ absorber et de décrire les sentiments et les désirs d’autrui.

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Image 5. La vie devant soi, Neri Pozza, 2005

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Image 6. Le vin des morts, Neri Pozza, 2021

Il faut ajouter d’autres événements qui font référence à l’auteur, comme la création du “Group de lecture”, organisé à Lissone, dans le nord de l’Italie, pour parler de son œuvre; l’émission littéraire diffusée sur les ondes de RaiRadio3, la radio italienne, et animée par Daria Galateria, intitulé “Romain Gary alias Emile Ajar”; la transposition théâtrale de La vie devant soi par l’acteur Silvio Orlando; le débat, en 2020, autour du roman La vie devant soi sur l’émission télévisée “Per un pugno di libri”, un programme de littérature qui s’adresse aux étudiants, invités à donner leur opinion sur un texte choisi par la rédaction.

Romain Gary ravit le public italien parce que ses romans portent en eux toutes les questions et les angoisses de notre modernité: ils n’ont donc rien perdu de leur actualité.

Dans l’article publié en juillet 2021, Cinque buoni motivi per (ri)scoprire “La vita davanti a sé”, la journaliste, Marina Marzulli énumère cinq bonnes raisons pour lire le roman La vie devant soi:

Le beau de ce libre c’est qu’il aborde avec une certaine légèreté des thèmes importants sans rien embellir et sans rien explique: l’immigration, la condition de marginalisation, le judaïsme, la sénilité, l’euthanasie47.

Ce phénomène de massification éditoriale est autonome par rapport à la critique universitaire, qui est représenté seulement par deux thèses de doctorat et par la publication en 2009 de l’essai Romain Gary e la sfera della femminilità d’Eliana Inferrera, qui aborde le sujet de la féminité dans les romans de Gary.

Le livre est divisé en quatre chapitres, dont le premier est dédié à l’enfance de l’auteur, à ses débuts littéraires et à sa carrière diplomatique, le deuxième aux trois figures féminines les plus récurrentes dans l’œuvre du romancier (la mère, l’amant et la prostituée), le troisième à l’analyse des thèmes de l’amour et de la sensualité, le quatrième, enfin, à la place que la “femme” occupe à l’intérieur de l’univers narratif garyen.

La critique universitaire reste, quand même, très en deçà de ce que la richesse de l’œuvre le mériterait. L’université se montre réticente et la critique littéraire reste réservée. Elle souffre, peut-être, de spécialisations excessives, que les carrières pérennisent.

Pour conclure, le “personnage Malraux” a prévalu sur la pluralité de ses écrits et de son message. Mais, parmi les causes de ce déclin on pourrait ajouter probablement la complexité d’une écriture qui ne dédaigne pas certains procédés rhétoriques, qui “ne va pas sans concéder souvent à la déclamation du tribun, au sentencieux de la prédication”48. D’après la traductrice Stefania Ricciardi, la traduction de la Condition humaine a représenté un véritable défi, à cause d’un style qu’elle a défini “sombre, énigmatique, aliénant, marqué par des éclats de lueur brusques et significatifs”49.

Par contre, Romain Gary est devenu de nos jours un écrivain plus proche du public italien, même des jeunes lecteurs. En témoigne la hausse des éditions et des ventes de ses romans et le nombre d’articles de presse qui lui ont été consacrés au cours des dernières années.

Le roman est création. S’il se nourrit d’un sujet historique, il possède aussi des spécificités formelles et esthétique. L’évolution de la réception italienne de Gary montre un vif intérêt non seulement pour les sujets  susmentionnés mais pour une écriture visuelle et sonore, presque cinématographique, capable de susciter des émotions même dans les situations absurdement tragiques, comme, par exemple, quand on aborde le motif de la Shoah: on pense au roman La danse de Gengis Cohn où le rire constitue un fil conducteur accompagnant chaque réflexion de l’auteur.

Mais c’est aussi du fait de la détermination d’ une maison d’édition et de ses traducteurs que son œuvre a pu être appréciée à sa juste valeur.

1 Les études de réception, qui supposent un fort lien entre l’œuvre et le contexte de la culture recevante, font partie intégrante des champs de recherches depuis les années 1970. On peut évoquer à ce sujet la définition d’ Antoine Compagnon, qui désigne par «réception» les études consacrées «à la manière dont une œuvre affecte le lecteur, un lecteur à la fois passif et actif, […] individuel ou collectif, et sa réponse», Compagnon, Antoine. 1998. Le démon de la théorie, Paris: Seuil, p. 174. 

2 Vinti, Claudio. 1978. Malraux e la critica italiana, Cultura e scuola 68, 62-70.

3 On connaît bien, d’autres part, les dispositions prises par Mussolini qui «en décembre 1925 et janvier 1926, à travers une série de lois met en place la transformation de la démocratie en régime totalitaire […]. Le régime entreprend dans le même temps de réprimer efficacement l’opposition en contrôlant étroitement les associations et la presse et en exigeant la -fidélité des fonctionnaire», dans Hermetet, Anne-Rachel. 2009. Florence 1926: Solaria et la question de la modernité. Available at: http://journals.openedition.org/itineraires/508; DOI: https://doi.org/10.4000/itineraires.508. Accessed:25 septembre 2021.

4 Gaillart, Pol. 1970. Les critiques de notre temps et Malraux. Paris: Garnier, p. 21.

5 Elle avait été obligé d’arrêter en août 1941 sa collection des gialli, suite à l’interdiction de la publication, de la vente et de la circulation des romans policiers d’origine anglo-saxonne.

6 Il y a eu quand même des intellectuels qui ont montré leur indifférence à son égard, comme, par exemple, Vittorini e Pavese, beaucoup plus intéressés par Faulkner et Hemingway.

7 Moussakova, Svetla. 2007. Le miroir identitaire. Paris: Presses Sorbonne Nouvelle, p. 108.

8 Gennaro, Rosario. 2020. L’idée de traduction à l’époque fasciste: Bontempelli, Soffici et la revue 900, Available at: https://sflgc.org/acte/rosario-gennaro-lidee-de-traduction-a-lepoque-fasciste-bontempelli-soffici-et-la-revue-900/. Accessed: 25 Septemberr 2021.

9 Dao,Vinh. 1991. André Malraux ou la quête de la fraternité. Genève: Droz, p. 20.

10 Mastropasqua, Aldo. André Malraux nella letteratura italiana degli anni Trenta, dans André Malraux entre imaginaire et engagement politique. Acte du Colloque International, Rome, 9-10 novembre 2001, Roma: Aracne Editrice, p. 108.

11 Il existe une version numérisée de la revue qui permet la consultation des articles grâce au projet CIRCE de l’Université de Trente: https://r.unitn.it/it/lett/circe/circe.

12 «romanzo d’avventure […] in cui non è descritta, in apparenza, nessuna crisi interiore […]. Nessun intrigo, un racconto lineare, poche avventure, pochissimi personaggi […]. Se Malraux sta imponendosi con tanto fracasso è perché ha assunto un atteggiamento difronte alla vita […]. Non c’è che un personaggio in questo romanzo: Malraux bipartito. Claude est Malraux com’è, Perken Malraux come vorrebbe essere […]. Più che potenti, sono uomini, come Nietzsche, che sognano la potenza», Ferrero, Leo. 1931. La Voie Royale. Solaria. Annata VI, Fascicolo 01, gennaio, pp. 69-70.

13 Essayiste, journaliste et rédacteur en chef de la revue Tempo Presente, Nicola Chiaromonte était  s’était lié d’amitié avec Malraux et s’était engagé, lui aussi, dans la guerre civile en Espagne.

14 Chiaromonte, Nicola. 1933. Idée e figure di André Malraux. Solaria, Annata VIII, fascicolo 01, janvier.

15 Chiaromonte, Nicola. 1933. André Malraux et la Condition humaine. Solaria, Annata VIII, fascicolo 11/12, novembre-dicembre.

16 Chiaromonte, Nicola. 1948. Malraux and the demons of action. Partisan Review XV n. 7 e 8, juillet-août, pp. 776-789 et pp. 912-923).

17 «Dal momento che Malraux trova il senso dell’azione, e della stessa realtà, in una volontà morale, e nell’opposizione di questa volontà all’insensatezza del mondo, egli dovrebbe trovarsi di fronte a niente di meno che il problema del tragico», André Malraux et la Condition humaine, op. cit, p. 81.

18 Piovene, Guido. 1934. André Malraux, Premio Goncourt. Pan, Rassegna di lettere, arte e musica, a. II, 3.

19 «Ainsi les raisons de la publication de la traduction de Mein Kampf – […] sont sans doute d’ordre purement économique», dans Yann, Sordet. 2003. Valentino Bompiani: il percorso di un editore « artigiano ». Available at: https//revues.droz.org/index.php/HCL/article/view/1910/3240. Accessed: 3 October 2021.

20 Bianca, Giovanni A. 1975. L’estetica di Malraux: un dramma senza soluzione, Padova: CEDAM.

21 Riccioli, Giovanni, 1977. André Malraux, Napoli: Lucarini.

22 Balmas, Enea. 1966. Le opere giovanili di Andre Malraux, Milano: Viscontea.

23 Il s’agit du premier texte littéraire de Malraux, paru en 1920 dans la revue Action.

24 Ce texte parut d’abord en 1921 dans la revue Action et quelques années plus tard, en 1924, sous le titre de Divertissement, dans la revue Accords.

25 Ce conte, publié sous le nom de Maurice Sainte-Rose, fut publié dans le numéro du 6 août 1925 dans le quotidien L’Indochine. On y trouve déjà tous les éléments qui donnerons naissance au Royaume Farfelu.

26 «Il discorso fatto sin qui dovrebbe essere integrato da un’inchiesta circa la genesi di questa interpretazione ufficiale, di quello che abbiamo chiamato il mito di Malraux […], non vi è dubbio che questa interpretazione è stata elaborata in un primo tempo indipendentemente da lui […], che Malraux ha poi accolto, e di cui ha finito col restare prigioniero», dans Balmas, Enea, op. cit., p. 87.

27 Il serait trop volumineux d’analyser chaque contribution dédiée à l’auteur dans le cadre qui nous est imparti. Pourtant, nous nous bornerons à donner la bibliographie complète de l’ensembles des articles repérés et consultés. Articles de presse: Montanelli, Indro. 1951. La prima colpa è dei libri che hanno infettato la gioventù. Il Corriere della Sera, 22 mai; Il premio Nobel a Malraux, il “figlio del secolo”?. 1956. Il Corriere della sera. 14 juillet; Bocchi, Luigi. 1964. La leggenda di Malraux nacque in un tempo asiatico. Il Corriere della Sera, 22 avril. Articles publiés dans les revues spécialisées: Borsari, Anna Valeria. 1970. Gli Antimémoires di Andre Malraux. Rivista di Letterature Moderne e Comparate. Firenze: Sansoni, Vo. 23, fasc.2, juin, pp. 131-154; Vinti, Claudio. Per una interpretazione de La Voie Royale di André Malraux. 1978. Esperienze letterarie: rivista trimestrale di critica e di cultura, A. 3, n. 1, janvier-mars, pp. 73-86.

28 «l’ascesa di De Gaulle al governo nel 1958 fu considerata dalla maggioranza del mondo politico italiano pericolosa per la stabilità della democrazia francese, […] l’esperienza della dittatura fascista aveva reso la classe dirigente italiana ostile verso ogni forma di personalizzazione della politica», Colozza, Roberto. 2016. Charles de Gaulle visto dall’Italia (1958-2012)Cahiers d’études italiennes 22. Available at: http://journals.openedition.org/cei/2892. Accessed: 6 janvier 2022.

29 Bertrand, Gilles, Frétigné, Jean-Yves, Giacone, Alessandro. 2016. La France et l’Italie. Histoire de deux nations sœurs, Paris: Armand Colin, p. 54.

30 La Condition humaine (7 éditions chez Bompiani en 1980, 1982, 1986, 1993, 1997, 2001, 2018, 3 éditions chez Fabbri en 1990, 1996, 2000, 1 édition chez Mondadori en 2002), L’Espoir (3 éditions chez Mondadori en 1980, 1989, 1992, et 1 édition chez Bompiani en 2020), La voie royale (1 édition chez Adelphi en 1992), Les Conquérants (1 édition chez Mondadori en 1992), Le Temps du mépris (1 édition chez Passigli en 1998), La Tentation de l’Occident (1 édition chez Lucarini en 1988).

31 Cabasino, Francesca. 2003. André Malraux entre imaginaire et engagement politique, op. cit., p. 169.

32 Vinti, Claudio. 1983. Malraux en Italie. Esquisse d’une bibliographie, Mélanges Malraux Miscellany, n. 2, automne, pp. 28-32, XV, 1983, pp. 43-60.

33 Costa Colajanni, Giuliana. 1983. Malraux e l’ideologia dei Conquérants. Rivista di Letterature Moderne e Comparate, A. 36, fasc. 2, avril-juin, pp. 163-181; Costa Colajanni, Giuliana. 1984. Avventura, storia, miti sociali : quattro saggi sui Conquérants di Malraux. Palermo: Sellerio.

34 Pellini, Pierluigi. 2019. Malraux, enfasi e destino. Il Manifesto. 6 janvier.

35 Seloudre, Jean-Paul. 1996. Les romans d’André Malraux, Thèmes et sujets. Paris: PUF, pp. 2-3. Déjà Jean Lacouture, dans Malraux, une vie dans le siècle, 1901-1976, et Gaëtan Picon dans Malraux, avaient insisté sur ce lien étroit entre engagement et œuvre.

36 Pacchiano, Giovanni. 2020. “C’è nell’uomo una speranza terribile e profonda…”. André Malraux, la Guerra in Spagna, l’epica necessaria. Pangea. Available at: https://www.pangea.news/malraux-giovanni-pacchiano-intervista/. Accessed: 08 January 2022.

37 «Quando si parla di André Malraux, i confini tra realtà e leggenda si confondono», Rizzi, Giuseppe Rizzi. 2020. André Malraux, il mitomane che ha narrato la vertigine di vivere. Il Rifugio dell’Ircocervo. Available at: https://ilrifugiodellircocervo.com/chi-siamo/. Accessed: 08 January 2022.

38 «Riesce, in una nuova traduzione, il suo romanzo più famoso, La condizione umana. Un’occasione per riscoprire un autore mitico e un uomo d’azione allergico alla vita privata. Specie la propria», Cicala, Marco. 2018. Bentornato Malraux. La Repubblica. Available at: https://www.repubblica.it/venerdi/2018/10/24/news/malraux_condizione_umana_nuova_traduzione_bompiani-300774099/. Accessed: 08 January 2022.

39 «Nella seconda guerra mondiale, Malraux, a capo della brigata Alsazia-Lorena, e noto alla Resistenza col nome di “colonnello Berger”, interessa De Gaulle […] nell’agosto del ’45, il telefono squilla […]. Malraux, che lo aveva una volta definito “fascista”, accorre. Il 21 novembre gli viene proposto il ministero dell’Informazione», dans Galateria, Daria. 2007. Mestieri di scrittori. Palermo: Sellerio, p.161.

40 Romain Gary, l’ombre de l’histoire. 2007. Sous la direction de Julien Roumette. Littératures, 56, p. 5.

41 Gary, Romain. Ed. 2013. Éducation européenne. Paris: Gallimard, p.282.

42 L’idée naquit après la rencontre avec un éditeur juif, Ermes Jacchia, qui avait été contraint brusquement de cesser son activité à cause des lois raciales.

43 Il a raconté d’avoir découvert par hasard le roman La vie devant soi, à Paris, en 2002, et d’en avoir été immédiatement frappé pour la modernité de son histoire et la beauté poétique du style.

44 L’écrivain organisa sa mystification littéraire en écrivant quatre livres signés Émile Ajart, mais cet affaire n’a pas affecté le grand public italien qui, à l’exception des premières éditions chez Rizzoli, a connu ces romans sous le nom de Romain Gary. Malheureusement, dans notre travail de dépouillement des sources nous n’avons pas eu la chance de repérés des articles à ce sujet, pour connaître les réactions des premiers lecteurs.

45 Di Mambro, Ilaria, Taurasi, Angelina, Stanzione, Giuseppina, Romain Gary e il suo doppio. La vita davanti a sé. 2016. Roma: Oblique Studio, p.32.

46 Encore une fois nous nous bornerons à donner la bibliographie complète de l’ensembles des articles que nous avons épluchés: Volta, Sandro. 1956. Il premio Goncourt ad un romanzo di strane e simboliche avventure, La Nuova Stampa; Jean Seberg divorzia dal romanziere Gary. 1968. La Stampa; Il Goncourt ad Ajar a Joubert il Renaudot. 1975. La Stampa; Lo scrittore Romain Gary suicida a Parigi. 1980. L’Unità; Bosco, Gabriella. 1995. Pseudonimo, fuga d’autore. La Stampa; Galateria, Daria. 2011. Dal comunismo a Marilyn Monroe, l’irresistibile Gary, La Repubblica; La vita davanti a sé di Romain Gary. 2012. Cronache Letterarie; Gary irregolare con grazia. 2014. Avvenire; Modica, Felice. 2014. Romain Gary, la giostra poetica dei tributi letterari. Libero; Romain Gary, alle radici del cielo. 2016. Best Magazine Mosaico; Romain Gary padre di tutte le Ferrante. 2016. La Stampa; La vita di Romain Gary a Nizza. 2018. Agence Istra; La Nizza nascosta di Romain Gary. 2019. RivistaStudio; I romanzi sulla Shoah sono tanti, ma questi tre non li conoscete (e sono bellissimi). 2019. Linkiesta; Il senso della vita per Romain Gary. 2020. Il Sole 24 ORE; Romain Gary: l’identità dello scrittore tra autore e personaggio. 2019. ilLibraio.it; “La vita davanti a sé” di Romain Gary: un romanzo delicato e senza filtri, come il suo protagonista Momò. 2020. Purpletude; Romain Gary, il genio che voleva sempre essere qualcun altro. 2021. Il Foglio; Cinque buoni motivi per (ri)scoprire “La vita davanti a sé”. 2021. L’eco di Bergamo; Le sorprese dickensiane riservate dal giovane Romain Gary. 2021. ilLibraio.it; Tutte le identità, e le donne, di Romain Gary. 2021. Doppiozero;

47 «Ed è il bello di questo libro, che sfiora leggero temi importanti senza edulcorare niente e senza spiegare niente: l’immigrazione, la marginalità, l’ebraismo, la demenza senile, l’eutanasia», dans Marzulli, Marina, Cinque buoni motivi per (ri)scoprire “La vita davanti a sé”. 2021. L’eco di Bergamo.

48 Lyotard, Jean-François. 1996. Signé Malraux. Paris: Grasset, p. 66.

49 «La prosa sfrondata, sincopata, della Condizione umana non facilita l’approccio. La “resistenza della carne al coltello” che perseguita il giovane Chen anche dopo l’omicidio si è come riflessa nella resistenza che avvertivo nel penetrare quella scrittura tenebrosa, a tratti criptica, straniante, ma con repentini, significativi squarci di luce: non a caso nel manoscritto, a margine, compaiono parole come éclairage e lumière», “Nel penetrare quella scrittura tenebrosa…”: catabasi nell’enigma Malraux (ovvero, dialogo con Stefania Ricciardi). 2010, Pangea. Rivista avventuriera di cultura &idee, Available at: https://www.pangea.news/nel-penetrare-quella-scrittura-tenebrosa-catabasi-nellenigma-malraux-ovvero-dialogo-con-stefania-ricciardi/. Accessed: 13 January 2022.