La dramaturgie d'Albert Camus représente une des plus importantes tendances du théâtre français contemporain – le théâtre d'idées. Ainsi que d'autres représentants du théâtre d'idées (Sartre, Marcel) Camus apprécie le drame du point de vue de sa philosophie et des problèmes de son temps : nous pouvons classifier toutes les œuvres dramatiques d'Albert Camus en deux groupes : celui de l'absurde qui comporte les drames Caligula et Le Malentendu et celui de la révolte avec L'État de siège et Les Justes.
C'est surtout dans la dramaturgie que Camus analyse les questions fondamentales de sa philosophie. Ses problèmes trouvent son expression dans les œuvres théoriques Le Mythe de Sisyphe et L'Homme révolté. Les mêmes problèmes sont illustrés dans ses romans L'Étranger et La Peste.
La philosophie de l'absurde est soulevée fondamentalement dans Caligula, sa meilleure pièce. Dans le personnage du héros absurde Caligula – jeune empereur romain, Camus nous révèle les souffrances de l'homme qui a pris conscience de l'absurdité de la vie et qui n'arrive point à trouver les moyens de la changer. La même conception de la vie se reflète sur un plan assez abstrait dans le drame Le Malentendu.
L'État de siège nous présente la révolte contre l'oppression. Le Mal est incarné dans le personnage mystique de la Peste. La valeur de la pièce consiste en des forces résistantes qui se trouvent dans le jeune Diego. Il sacrifie son bonheur personnel au bien-être des autres. Dans Les Justes Camus met en lumière la question de la révolte historique. L'auteur rejette la terreur et la cruauté et il est pour une révolution fondée sur l'amour et le sacrifice.
Le théâtre d'Albert Camus est un théâtre typique du XXe siècle. L'auteur renonce aux principes du drame psychologique et emploie comme forme le mythe et la légende ainsi que les traditions de la tragédie grecque.
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