Il y a des paroles qui frappent le sujet qui les entend, des paroles qui blessent le destinataire à jamais. Dès son enfance, Annie Ernaux a été marquée par des paroles percutantes qui ont traversé son existence. Néanmoins, l’écriture lui a permis d’alléger le poids que ces mots ont laissé dans sa mémoire. Le corollaire en a été une langue qui relève de l’hyperconscience linguistique, c’est-à-dire une sensibilité fort développée quant à la prise de conscience de l’utilisation de la langue dans le texte littéraire. Cet article s’attache à l’hyperconscience linguistique dans La honte (1997) d’Annie Ernaux en tant que cristallisation des paroles marquantes intériorisées autrefois par l’auteure.
Concernant la méthodologie, le cadre théorique employé est principalement l’analyse du discours, tel que décrit dans J. Authier-Revuz (2019, 2005). On ne pourra faire abstraction de la psychanalyse dont la notion de « phrase marquante » a été mise en place par J. A. Miller (2024). Dans le domaine littéraire, les publications de L. Gauvin sur la notion de « surconscience linguistique » ont nourri notre recherche.
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