Les problèmes du pouvoir absolu du XVIIe siècle sont le point de départ qui servent à résoudre les questions politiques dans «Cinna».
Le cardinal de Richelieu joue le rôle le plus remarquable dans la vie politique pendant une vingtaine d’années de la première moitié du XVIIe siècle. Voilà pourquoi a été consulté son «Testament politique» pour soutenir cette thèse. Les idées qui sont mises en relief sont surtout celles qui concernent la théorie d’État, l’autorité du pouvoir, le rôle d’un prince, les problèmes de l’aristocratie et de sa discipline, les rapports entre les ordres, les rapports entre l’État et l’individu ainsi que l’exigence d’être loyal envers l’État.
Ce qui concerne la tragédie de Corneille, c’est avant tout le choix du sujet qui est à souligner. L’histoire des premiers empereurs romains aide à montrer en général le processus historique de l’affermissement du pouvoir absolu au XVIIe siècle. Autour de la personne d’Auguste sont concentrés les problèmes suivants : le prince et le pouvoir, le souverain et ses sujets, les principes de la justice. Cinna commence à douter de l’autorité de la tradition, jusqu’au refus de la vengeance, et son consentement à se soumettre à la volonté du souverain signifie qu’il reconnaît la nouvelle autorité, celle du souverain qui n’est que l’expression de la volonté impartiale d’État. Et enfin, la clémence d’Auguste n’est pas un geste personnel de l’empereur, mais un acte politique accompli au nom de la Raison d’État. C’est ainsi que la réconciliation de deux partis opposés ne sert qu’aux intérêts d’État. Et la clémence devient en même temps le châtiment.
La comparaison des problèmes politiques de «Cinna» et du «Testament politique» montre qu’il y a entre eux un lien idéologique très proche.

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